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Edition No 3/2010 Prix Fr. 4.50
Guide de santé «Arthrose»
Soulager naturellement
les problèmes articulaires
Avec interview du Prof. Dr méd. Roland P. Jakob et du Dr Matthias Jacobi
Avant-propos
Pour mener une vie épanouie, la mobilité physique est tout aussi im por- tante que celle de l'esprit. Un seul regard sur l'anatomie humaine en fait la démonstration: 143 articulations assurent un vaste spectre de mou-vements nous rendant capables de réaliser d'étonnantes performances. Pour que le corps puisse utiliser convenablement cet appareil locomoteur, les éléments servant à l'articulation de levier, charnière et amortisseur doivent être fonctionnels. Malheureusement, ce n'est trop souvent plus le cas. Différentes causes peuvent être à l'origine d'une réduction ou perte de la mobilité: les blessures, surcharges, mauvaises positions, maladies infl ammatoires telles que la poly arthrite ou des troubles du métabolisme comme la goutte, ainsi que le processus naturel du vieillissement.
Les maladies articulaires et l'usure (arthrose) qui l'accompagne signifi ent non seulement une moins bonne qualité de vie au niveau de la mobilité, mais sont souvent accompagnées de fortes douleurs. La chirurgie et la pharmacopée apportent aux personnes touchées une aide qui peut aller des médicaments anti-infl ammatoires et anti douleur jusqu'à la mise en place d'une articulation artifi cielle.
Le propos de ce guide de santé est d'attirer l'attention sur des moyens de soulager les douleurs et favoriser la santé des articulations avec mé-nagement. Des substances vitales extraites de sources naturelles – telles que le sulfate de glucosamine, le sulfate de chondroïtine, les acides gras oméga-3 ou la vitamine E hautement dosée – sont très bien tolé-rées. Elles sont aussi bien indiquées en cas de troubles aigus que pour la prophylaxie.
Le fonctionnement d'une articulationL'articulation est une pièce mobile qui relie deux éléments fixes. Dans le contexte de l'anatomie humaine, il s'agit de deux os. Les extrémités, plus larges que l'os, sont enrobées d'une couche cartilagineuse. Une capsule articulaire entoure la jointure pour la protéger, les ligaments assurent la stabi-lité et les tendons la liaison avec les mus-cles qui représentent le moteur de l'articula - tion. L'orientation de la construction déter-mine la direction du mouvement. Ainsi, le genou ne peut être que plié et tendu, alors que l'articulation de l'épaule permet des mouvements dans toutes les directions. Les articulations sont sollicitées de multi-ples manières. C'est particulièrement le cas pour l'articulation des hanches et des ge-noux dont le rôle porteur est à prendre au vrai sens du terme.
Le lubrifiantUne articulation présente des surfaces de frottement. Un liquide articulaire évite aux cartilages de buter directement l'un contre l'autre ce qui provoquerait l'usure. Ce «lubri-fiant», formant un mince film protecteur, est produit par des cellules de la capsule articulaire. Ce liquide dit synovial a éga-lement pour tâche d'atténuer la charge articulaire, de maintenir les cartilages hu-mides et de les nourrir. Le liquide articulaire se compose essentiellement de liaisons de sucre aminé (GAG) qui entretiennent sa solidité et son élasticité. La quantité
et la qualité de la synovie – quelques mil-lilitres seulement suffisent à garder une articula tion fonctionnelle – jouent un rôle très important pour la santé de celle-ci.
Les tissus cartilagineuxLe cartilage articulaire est un tissu non vascularisé enrobant l'os qui s'avance dans l'articulation. La couche de cartilage avec ces quelques millimètres est rela-tivement mince; l'épaisseur du cartilage pourra aller jusqu'à 8 millimètres à cer-tains endroits plus exposés comme la rotule par ex emple. La surface particulièrement lisse diminue le frottement des deux ex-trémités des os venant buter l'un contre l'autre. De plus, le cartilage sert d'amor-tisseur. Au moment de la pression, le tissu est compressé pour se remplir à nou-veau dès que la décompression intervient. Etant donné que le cartilage n'est pas vascularisé, la pression et la décompres - sion agissent comme une «pompe à car-tilage»: les éléments nutritifs sont apportés et les résidus évacués. Ce mécanisme assure une réparti tion optimale de ce lubrifiant articulaire qui, sous l'effet de la pression, est compressé dans la fente ar-ticulaire subissant la plus forte charge. Un manque de synovie empêche l'humidi-fication correcte du cartilage qui en se des-séchant perd de son élasticité.
Affections articulairesLes articulations sont des outils de préci-sion. Le mouvement leur est nécessaire
pour remplir correctement leur fonction. Malgré cela, elles restent sen-sibles et des pannes peuvent arriver à tous, aux jeunes comme aux moins jeunes. Chacun a ressenti une fois un pincement dans une articulation, une douleur dans le dos ou un élancement au niveau du genou. Avec l'âge, les troubles articulaires regroupés sous le terme générique de rhumatismes deviennent une règle pour la majorité des seniors. Les douleurs et la réduction de la mobilité articulaire peuvent avoir des causes très différentes. La notion de rhumatisme englobe plus de 400 tableaux cliniques aux caractéristiques et déroulements différenciés.
Les affections rhumatismales sont réparties en quatre catégories: ma la-dies inflammatoires articulaires telles que la polyarthrite chronique, trou-bles dus à l'usure comme l'arthrose, les maladies métaboliques comme la goutte, ainsi que les inflammations et usures à l'origine des rhuma-tismes des parties molles tels que les épicondylites.
RhumatismeLes maladies rhumatismales articulaires sont des inflammations du tissu cartilagineux. Par inflammation on entend un processus au cours duquel un tissu blessé ou atteint se cicatrise. Les causes du dom-mage subi par la couche cartilagineuse qui peut aller jusqu'à estropier complètement l'articulation sont diverses. Le corps lui-même agresse son propre tissu articulaire en raison d'une mauvaise transmission du système immunitaire. Il s'agit alors d'arthrite, c'est-à-dire une maladie auto-immunitaire au cours de laquelle la peau intérieure de l'articula -tion subit un lent développement inflammatoire qui détruit le cartilage. Ou bien des cristaux d'acide urique se fixent dans les articulations et développent un douloureux accès de goutte. Si le cartilage est atteint par des cristaux de calcium, on parle de pseudo-goutte. Des bacté-ries et virus – par exemple la borréliose transmise par des morsures de tiques – sont également à l'origine d'inflammations articulaires.
Si les crises deviennent chroniques, l'usure des articulations va se développer, provoquant ainsi une sorte d'arthrose, c'est-à-dire une mo-dification de l'articulation par l'usure. La notion d'arthrose désigne de manière gé nérale la nécrose du tissu cartilagineux articulaire.
Arthrite et arthroseSouvent le profane utilise mal les termes arthrite et arthrose pour désigner les maladies. Dans le cas de l'arthrite, le dommage à la source des affections articulaires trouve son origine dans le système im muni- taire. L'agression des propres tissus corporels provoque des inflam - mations avec pour conséquence l'usure articulaire. L'arthrite peut concerner simultanément différentes articulations et les deux côtés du corps, elle affecte plus volontiers les femmes et peut s'accompagner de fièvre, fatigue et manque d'appétit. Dans le cas d'arthrose par contre, les inflammations apparaissent à la suite des dégradations de l'articulation. Généralement, l'affection ne touche initialement qu'une articulation et un côté du corps: il s'agit le plus souvent d'une hanche ou d'un genou. L'arthrose touche autant les hommes que les femmes, qui ne ressentent pas d'autres symptômes. L'arthrite peut déjà apparaître chez l'enfant, alors que l'arthrose se manifeste à partir de la trentaine.
Diminution du cartilageL'arthrose apparaît à la suite de la diminution du cartilage et peut provoquer des modifications osseuses. Cette arthrose «muette» se développe insidieusement à partir d'un dommage du cartilage. Des sensations telles que tensions, raideurs, grincements et craquements des articulations en sont les premiers signes. Au stade avancé – alors que bien des années ont pu passer depuis les premiers symptômes – le cartilage est détruit, les os frottent l'un contre l'autre, des excroissances provoquent l'épaississement des articulations. Douleurs permanentes et raideurs sont le stade final de l'évolution de la maladie. Différents facteurs entrent en ligne de compte pour définir les causes de l'arth-rose: la liste va de la mauvaise position de l'articulation à l'hérédité, en passant par l'excès de poids (surcharge de l'articulation), manque de mouve ment, troubles du système immunitaire ou métabolique, stress et dé pres sion, ainsi que l'alimentation déséquilibrée et le processus de vieillissement.
Thérapie et prophylaxieLe processus fatal de la dégradation d'une articulation ne permet pas de revenir en arrière. Certes, il est possible de le ralentir par une régéné-
ration du cartilage, voire en situation idéale de le stopper. Les étapes de réparation et de régénération ont un déroulement différent d'un patient à l'autre not amment en fonc-tion de l'âge et de l'intensité du processus dégénératif.
Les troubles articulaires peuvent en phase aiguë provoquer de très fortes douleurs. Dans ce cas, un traitement médicamen-teux ponctuel est indiqué. Les médica-ments traditionnels pour réduire la douleur et l'infl ammation sont des AINS (anti- infl ammatoires non stéroïdiens) ou des corticoïdes. Ces médicaments sou lagent effi cacement à court terme, mais leur utili sation sur le long terme est fortement déconseillée, en raison de leurs im portants effets secondaires. Malheureusement, ces symptômes liés à l'arthrose sont précisé-ment quasi permanents et récidivants.
Alternatives naturellesUne articulation saine présente une substance cartilagineuse intacte. Afi n d'éviter les douleurs chroniques et au fi nal l'opéra tion consistant à mettre en place une articula tion artifi cielle, chacun devrait essayer d'éviter l'aggravation d'une usure existante. La prophylaxie s'impose, car avec l'âge la détérioration du cartilage commence à prédominer sur les processus de répara-tion. L'apport en éléments nutritifs de l'ar-ticulation perd en qualité, rendant la subs-tance cartilagineuse sèche; le cartilage perd en élasticité, altérant ainsi la mobilité de l'articulation.
Se nourrir de manière équilibrée et prati-quer de l'exercice physique bien adapté sont le point de départ d'une prophylaxie et thérapie articulaire modérée. Pour ce qui concerne l'alimentation, elle doit empê-cher la formation excessive dans le corps des acides à l'origine du développement de substances aux effets infl ammatoires. Cela signifi e: une nourriture de base avec beau-coup de légumes et fruits frais, alors que la consommation de viande, de farine blanche et de sucre doit être limitée. Le menu devrait comprendre des aliments riches en fi bres alimentaires de grande valeur biologique. Trop de graisse signifi e trop de calories avec le risque d'avoir un excès de poids dommageable pour les articulations. De plus, à ne pas négliger: une bonne alimentation signifi e également un bon équilibre en eau. C'est-à-dire, ab-sorber quotidiennement de quoi remplacer les 2,5 litres de pertes naturelles en liquide du corps.
Des mesures prophylactiques et théra-peutiques à l'action ciblée consistent à apporter à l'organisme des substances naturelles essentielles qui, sans provoquer d'effets secondaires, protègent le cartilage articulaire des dégradations, le maintiennent en forme, augmentent la mobilité et dimi-nuent les douleurs. Les substances natu-relles telles que le sulfate de chondroïtine, le sulfate de glucosamine, la vitamine E et C, ainsi que les acides gras oméga-3 sont les constituants naturels anti-infl ammatoires articulaires qui ont fait leurs preuves.
Exemple 1 avec le sulfate de glucosamine et le sulfate de chondroïtineLe sulfate de glucosamine et le sulfate de chondroïtine, préservent le cartilage et font partie des chondroprotecteurs. Il sont évalués, selon les conseils thérapeutiques des spécialistes européens en rhumatologie et arthrose (EULAR), en catégorie 1A (meilleure évidence en terme d'effi-cacité de la diminution de la douleur et de l'influence positive sur l'évo-lution de la maladie) pour l'arthrose du genou. Le sulfate de glucosamine, un sucre aminé naturel hautement concentré extrait des carapaces de crustacés que notre organisme encore jeune produit par lui-même, fait partie des substances constitutives du liquide synovial et des couches carti lagineuses servant à glisser et amortir. Le soufre est un élément du sulfate de glucosamine. Cet important élé-ment fait partie intégrante de certains acides aminés, contribuant de manière significative à la structure du tissu cartilagineux. Il redonne de la souplesse, une propriété essentielle pour une bonne cimentation et élasticité du cartilage articulaire. Une présence suffisante de soufre est indispensable pour des articulations saines. Un apport complémentaire d'éléments soufrés comme les polysaccharides à base d'algues pour cimenter le cartilage, éviter son dessèchement et augmenter sa sou-plesse améliore encore significa tivement la qualité de vie des patients. Le sulfate de chondroïtine est le glycosaminoglycane avec la plus grande capacité de liaison aqueuse. Cette propriété permet de maintenir au mieux la tension interne du cartilage, base des caractéristiques mécani-ques du cartilage telles que les mouvements sans frottement, l'élas ticité et le rôle d'amortisseur.
Optez de préférence pour des produits complexes avec sulfate de glu-cosamine et de chondroïtine, des oligo-éléments et un apport de soufre qui agissent ainsi comme une nourriture spécifique du cartilage.
Exemple 2 avec la vitamine E naturelleLes articulations enflammées sont un terrain favorable pour d'agres-sives combinaisons d'oxygène. Ces molécules appelées radicaux libres sont générées par les phagocytes comme arme défensive contre les cellules étrangères au corps telles que les bactéries ou virus. Lors d'inflammations chroniques, les phagocytes produisent ces
Traitements médicamenteux
en cas d'arthrose
But du traitement
Médicaments de protec- – sulfate de glucosamine
– Amélioration de la structure
tion du cartilage
(en vente libre)
– Diminution de la douleur
– Sulfate de chondroïtine*
également possible pour
(en vente libre)
traitement sur le long terme
– Amélioration de la mobilité– Pas d'effets secondaires
– Paracétamol
Combat la douleur à court terme
en cas de douleurs légères
(Antidouleur de première prescription selon EULAR = spécialistes en rhumatologie et arthrose européens)
– ASS
(acide acétylsalicylique)
– Combat la douleur à court terme
anti- infl ammatoire
en cas de douleurs moyennes
(AINS = antirhumatismaux non
– Anti-infl ammatoire
– Piroxicam
(sur ordonnance)
Antidouleurs et / ou
– Vitamine E naturelle*
– Combat la douleur
anti-infl ammatoires
– Capsules d‘huile de poisson*
– Anti-infl ammatoire
naturels
(L‘effet se fait sentir après
– Comprimés de griffes du
quelques jours jusqu‘à
quelques semaines)
– Produits à base de
– Moules aux orles vertes
– Combat la douleur à court terme
(sur ordonnance)
en cas de fortes douleurs– Anti-infl ammatoire
Généralités: lisez les notices d‘emballage et demandez conseil à votre médecin, votre pharmacie ou votre droguerie.
Durée du traitement,
dosage, effets secondaires
Demandez conseil à votre médecin,
très bonne tolérance
votre pharmacie ou votre droguerie
Précautions en cas de
Demandez conseil à votre médecin,
problèmes du foie ou
votre pharmacie ou votre droguerie
Précautions en cas de
Demandez conseil à votre médecin,
problèmes stomacaux et
votre pharmacie ou votre droguerie
Demandez conseil à votre médecin,
très bonne tolérance
votre pharmacie ou votre droguerie
Précautions en cas de
Demandez conseil à votre médecin,
problèmes du cœur, du foie
* Les patients sous anticoagulants devraient demander conseil à leur médecin avant de prendre de la vitamine E ou des capsules d‘huile de poisson.
molécules d'oxygène hyper réactives en quantité nettement exces - sive. Elles attaquent alors également des cellules et tissus propres à l'organisme; elles vont les détruire par oxydation, un peu comme la rouille détruit le métal. Les résidus des cellules attaquées attirent d'autres phagocytes, créant ainsi le cercle infernal des maladies articulaires chroni ques. Les anti oxydants s'opposent à l'aspect négatif de l'oxygène, c'est-à-dire le stress oxydatif. La vitamine E avec ses propriétés aptes à neutraliser ces radicaux libres, est capable de protéger les substances cartilagineuses des attaques nuisibles. Par réaction à deux radicaux d'oxygène, la vitamine E devient un dérivé inefficace et doit être com-pensée. Le manque de vitamine E est souvent constaté dans les articu-lations enflammées. La prise de vitamine E naturelle hautement concen-trée (env. 800 U.I. par jour), obtenue à partir d'huiles végétales, permet de garantir à la substance qui neutralise les radicaux libres, freine les inflammations et atténue les douleurs, de disposer en permanence des quantités nécessaires pour agir. Un apport supplémentaire de vitamine C augmente encore cette action. Les études cliniques ont démontré que la qualité de vie des patients sous vitamine E (dès. 800 U.I. par jour) est améliorée de 60 %.
Exemple 3 avec les acides gras oméga-3 (EPA et DHA)Les graisses animales comme la viande, la charcuterie, les abats, le beurre ou le fromage contiennent de grandes quantités d'acides gras oméga-6 (acides arachinodiques) transformés par le corps en médiateurs chimiques appelés eicosanoïdes favorisant l'inflammation et la douleur. Les acides gras oméga-3 sont les adversaires naturels des acides arachinodiques. Ils bloquent la production des substances inflammatoires. Les acides gras oméga-3 se trouvent en concentration élevée dans les poissons gras et dans certaines huiles végétales comme l'huile de lin, de colza, de soja et de noix. Ainsi, parmi les maladies actuelles de notre civilisation, les esquimaux souffrent assez rarement de maladies articulaires inflammatoires. Il sem-blerait que la cause en soit la consommation très importante de poissons gras des eaux froides. Pour remplacer le poisson sur la table, il existe des capsules à l'huile de poisson concentrée. Afin d'éviter les renvois, celles-ci devraient être prises après le repas. Choisissez des capsules d'huile
de poisson à très haute teneur en acides gras oméga-3 (1000 mg par capsules dont 500 mg EPA et DHA).
Schéma thérapeutiquePresque tout le monde est confronté à des troubles articulaires. Les réactions de l'usure se font surtout sentir avec l'âge. Une at-titude responsable permet de maintenir dans les limites raisonnables l'ampleur des troubles. Une alimentation équilibrée et de l'exercice physique ne suffisent pas à eux seuls. Pour la prophylaxie comme pour le traitement des troubles, l'organisme a besoin d'un apport suffisant en substances vitales indispensables à la bonne santé des articulations. Les médicaments qui ap-portent un rapide soulagement aux cas aigus ne conviennent pas aux traitements à long terme en raison de leurs effets secon-daires dont certains aggravent encore la dégénérescence du cartilage! Il en va tout autrement avec les produits naturels endogènes qui peuvent être absorbés à long terme, car ils sont bien sup portés. En fait, l'alternative douce de-mande plus de temps et de patience pour atteindre le résultat souhaité (une améli-oration notable est souvent constatée en 3 à 4 semaines). Les médicaments naturels offrent par ailleurs la perspective de pouvoir expérimenter sans inconvénient différentes substances vitales, car il est démontré que chaque cas per-sonnel nécessite des adaptations indivi-duelles pour obtenir le soulagement es-
compté. Un exemple pratique des variantes de traitements contre les affections articulaires est illustré par la démonstration suivante:Prise pendant 6 à 12 semaines de
Sulfate de glucosamine
(
sous forme de capsules ou boisson)sulfate de chondroïtine*
év. renforcé par du hydrolysat de collagène
Vitamine E naturelle*
600 – 1200 U.I.
(sous forme de capsules)
Huile de poisson (acides gras oméga-3)*
(sous forme de capsules)
* Les patients sous anticoagulants devraient demander conseil à leur médecin pour cette variante de traitement.
L'Hydrolysat de collagène est le nutriment optimal des
tissus conjonctifs comme les tendons, ligaments et cartilage:
L'hydrolysat de collagène est une protéine à longue chaîne qui fournit les
acides aminés nécessaires au collagène des cartilages articulaires, ligaments
et tendons. Le cartilage des articulations est constitué en grande partie de
protéines de collagène. Pour le renouvellement et la consolidation de sa
structure, un apport de 10 g d'hydrolysat de collagène par jour est recom-
mandé. Des études cliniques ont démontré une réduction sensible des dou-
leurs déjà après quelques semaines. Sur le marché il existe des produits qui
contiennent 10 g d'hydrolysat de collagène, du sulfate de chondroïtine et de
glucosamine. Faites vous conseiller par un spécialiste de santé.
Recommandations complémentairesNormaliser ou réduire le poids corporel pour ménager les articulations. • Ab-sorber suffisamment de calcium et vitamine D par du lait allégé en graisse ou des produits laitiers • Consommer de l'eau minérale riche en calcium (besoin quotidien d'apport en liquide de 2 à 2,5 litres) • Réduire l'apport d'acides arachinodiques (acides arachinodiques = acide gras d'origine uniquement animale favorisant les inflammations), c'est-à-dire limiter la consommation de viande et charcuterie, ainsi que les œufs; ne consommer par ex. que 2 à 3 fois par semaine de la viande et pas plus de 2 jaunes d'œufs • Manger deux à trois fois par semaine du poisson riche en graisse • Pour faire la cui-sine, utiliser de l'huile de colza plutôt que de tournesol • Augmenter l'apport d'antioxydants: tous les jours des fruits et légumes, plus une boisson riche en antioxydant comme le thé vert (év. comme complément alimentaire avec sélé-nium) • Donner la préférence à une nourriture riche en minéraux, c'est-à-dire des aliments complets • Faire de l'exercice tous les jours en plein air. Même si le mouvement est douloureux, il est indispensable au maintien des fonc-tions articulaires. La sédentarité augmente encore les problèmes d'arthrose!
Le Prof. Dr méd. Roland P. Jakob et le Dr méd. Matthias Jacobi
(chirurgie orthopédique, hôpital cantonal de Fribourg) évoquent ce
qui dégrade et ce qui protège le cartilage.
Pourquoi le cartilage est-il autant sujet aux blessures
et à l'usure?
Le cartilage qui enveloppe nos articulations – nous partons en fait d'une
Prof. Dr méd. Roland P. Jakob
surface totale de 0,1 m2 – est un tour de force de la nature qu'aucun ingénieur ne serait probablement capable de réaliser, car il réunit des propriétés très différentes. La surface blanche et vitreuse du cartilage articulaire a d'excellentes propriétés de frottement. Cette simple com-paraison est édifiante: le cartilage humain est six fois plus lisse que la glace! Et de plus, c'est un très bon amortisseur des compressions. Cette prouesse est rendue possible par l'absence de vascularisation, le car-tilage étant passivement nourri par le liquide synovial. Toutefois, en cas de blessure, cette absence d'irrigation sanguine signifie automatique-ment pour le cartilage un potentiel de guérison insuffisant, voire même inexistant.
Dr méd. Matthias Jacobi
Comment protéger le cartilage de façon optimale?
Idéalement, il faudrait éviter le moindre accident, la moindre blessure,
comme si l'organisme n'avait pas prévu de pouvoir le réparer. Conseil
peu réaliste et non imaginable à cent pour cent. En cas d'atteinte par
accident, surcharge ou infection, tout doit être mis en oeuvre pour stopper
l'évolution de l'arthrose ou du moins la freiner. La meilleure méthode
consiste alors à entretenir de manière équilibrée l'articulation par une
activité physique douce et régulière, par exemple du vélo, du ski de fond,
de la natation ou de la marche (Nordic Walking). Car faire de l'exercice
est très important pour l'alimentation du cartilage. Par contre, toutes les
charges excessives et les coups doivent absolument être évités. Parfois,
l'articulation peut être préservée plus longtemps par une intervention
chirurgicale adéquate, par exemple une ostéotomie correctrice d'une
jambe arquée en O.
Les facteurs génétiques à l'origine de l'arthrose ne peuvent par contre être influencés.
Que faut-il éviter?
En cas de présence d'arthrose, toute forme de forte charge susceptible
de provoquer une enflure devrait être évitée, notamment les grands sauts,
les mouvements tournants excessifs ou les changements de directions
abruptes. Les descentes des randonnées en montagne, le ski alpin, le
squash et bien d'autres efforts sont également déconseillés.
Nous insistons beaucoup sur l'importance à ne pas renoncer, même en
cas d'arthrose avancée, à pratiquer des activités physiques régulières;
ceci d'autant plus que les douleurs sont alors nettement mieux sup-
portées. Les Anglais ont pour leitmotiv: «exercise cures pain» (l'exercice
soigne la douleur).
Qu'est-ce qui peut encore nuire aux articulations?
Parallèlement à tous les types de blessures et surcharges dues à des
chocs répétés ayant pour conséquence des enflures et douleurs des
articulations, il existe toute une série de facteurs de risques d'usure
prématurée du cartilage articulaire et donc de l'arthrose. L'avance
en âge, que nous ne pouvons naturellement et heureusement pas
empêcher. La surcharge pondérale qui péjore plus particulièrement
l'articulation du genou. Et d'autres causes, tels que les mouvements
in appropriés au travail ou lors de la pratique trop intense d'un sport,
les déformations et inflammations ou encore les infections des articu-
lations.
Quelle gravité représente un excès de poids
pour les articulations?
Nous estimons qu'une surcharge pondérale de dix pour cent a déjà
des effets négatifs sur une arthrose existante. L'arthrose du genou liée
à l'excès de poids a pris des proportions beaucoup plus importantes
ces dernières années, surtout chez les moins de 60 ans. A tel point que
c'est devenu un problème majeur. Or, la diminution du poids corporel
de 5 kg en dix ans permet de réduire le risque d'arthrose d'au moins
cinquante pour cent!
Un autre aspect très important: de récentes études concernant le lien avec des substances hormonales telle que la leptine donnent à penser que la personne en surcharge pondérale souffre en plus d'une action hormonale sur l'articulation arthrosique provoquant ainsi inflammation et douleur.
Quelle est l'influence de l'alimentation sur le cartilage?
Une nourriture saine et équilibrée est un avantage pour tous les organes,
donc aussi pour le cartilage. L'influence positive sur l'épaisseur du car-
tilage par un apport suffisant de calcium et vitamine D est bien docu-
mentée. L'apport régulier de vitamines, oligo-éléments et antioxydants
paraît judicieux.
On parle beaucoup de la glucosamine aux USA – dorénavant
aussi disponible en Suisse. S'agit-il d'un remède miracle?
Ce n'est certainement pas un remède miracle. Toutefois, elle soulage
un grand nombre de patients atteint d'arthrose légère à moyennement
grave en réduisant les douleurs et en améliorant la mobilité articulaire.
Souvent même, elle permet de reporter une opération d'une certaine
importance. La proportion de patients qui réagissent à la glucosamine
n'est pas encore nettement établie. D'importantes études ont toutefois
permis de démontrer une action positive supérieure au placebo auprès
des patients.
Qu'est précisément la glucosamine?
Glucosamine est le terme courant pour 2-amino-2-désoxy-/-D-glucopy-
ranose, une substance naturelle (sucre aminé). Cette substance de base
est nécessaire, entre autres, à la structure cartilagineuse et au liquide
synovial corporel. Elle est contenue dans toutes les grandes molécules
cartilagineuses appelées protéoglycanes. Ces molécules assurent
l'élasticité et le milieu humide, en favorisant l'absorption de l'eau. En effet,
le cartilage se compose essentiellement d'eau! De plus, ces molécules
veillent à la résistance mécanique du cartilage vitreux. La glucosamine
existe dans le commerce sous forme de sulfate et d'hydrochloride. La
question de la forme la plus bénéfique est controversée. La littérature
tend à indiquer que la version sulfatée, c'est-à-dire le sulfate de gluco-
samine, serait mieux assimilée et intégrée et présenterait une meilleure efficacité.
Peut-on absorber la glucosamine par la nourriture?
La glucosamine est certes présente dans la nourriture, mais en concen-
tration insuffisante pour avoir une action médicale. Pour agir sur le car-
tilage articulaire, il est nécessaire de prendre des produits standardisés
qui, pour la plupart, sont d'origine naturelle comme les carapaces de
crustacés.
Combien de temps et en quelle quantité doit-on prendre
du sulfate de glucosamine?
Le sulfate de glucosamine se présente sous forme de capsules ou de
sachets pour préparer un boisson au goût agréable. Selon la littérature
et notre propre expérience de cinq ans d'observation, une bonne action
du sulfate de glucosamine est souvent constatée chez nos patients.
Nous recommandons un premier traitement de trois mois, afin de pouvoir
évaluer l'effet. Si à ce moment-là, on observe une réaction positive à la
douleur, aux raideurs et fonctions des articulations, nous conseillons de
continuer la cure durant 6 à 12 mois. En fonction de troubles ultérieurs,
la cure peut être répétée régulièrement.
Plusieurs études cliniques ont démontré une action renforcée par la prise
combinée de sulfate de glucosamine avec du sulfate de chondroïtine.
A quel stade est-ce judicieux de prendre de tels remèdes
protecteurs du cartilage?
Le début d'une thérapie est déterminé par les troubles du patient et son
désir d'opter pour un traitement sans effets secondaires. Les arthroses
légères et moyennement graves sont le plus indiquées pour ce type de
traitement. Dans les stades avancés, on ne peut plus espérer d'effets
étonnants. A noter que l'utilisation du sulfate de glucosamine est très
répandue dans la médecine vétérinaire, car elle influe favorablement
sur la longueur des pas et la paralysie des articulations arthrosiques
des chevaux et des chiens. Rappelons que les animaux n'ont pas
d'attentes à l'égard d'une thérapie. Il n'y a donc pas de réaction placebo
permettant d'expliquer cet effet positif.
Y-a-t-il encore d'autres remèdes naturels bien documentés qui
soulagent les troubles articulaires?
Les acides gras oméga-3 à partir d'huiles de poissons peuvent être
utiles lors d'inflammations. Par ailleurs, la prise de vitamines anti -
oxydantes comme la vitamine E permet de lier les radicaux libres d'oxy-
gène et de freiner les inflammations rhumatismales. En l'occurrence, il
faudrait veiller à choisir une dose suffisamment élevée de 600 à 1200
U.I. à prendre pendant 6 à 12 semaines.
Informations complémentaires sur Internet
www.rheumaliga.ch (Ligue suisse contre le rhumatisme)
www.rheuma-net.ch (Société suisse de rhumatologie)
www.sge-ssn.ch (Société Suisse de Nutrition)
www.passeportsante.net
Dr Michaela Döll: «Arthrose, endlich schmerzfrei durch Bio-Stoffe», F. A. Herbig Verlagsbuchhandlungen, GmbH, München, ISBN 978-3-7766-5001-3.
Dr Siegbert Tempelhof: «Gesunde Gelenke, schmerzfrei und beweglich», Gräfe und Unzer Verlag, München, ISBN 3-7742-5515-6.
Birgit Kahle: «Natürliche Hilfen bei Gelenkbeschwerden», Lebensbaum Verlag in J. Kamphausen Verlag & Distribution GmbH, Bielefeld, ISBN 3-928430-29-7.
Dr R. Ismail, Prof. Dr. A. Pakdaman: «Natürliches Vitamin E in der modernen Rheu-matherapie», Pharmazeutisches Entwicklungslabor Dr. rer nat. R. Ismail, Hauptstr. 463, 51143 Köln.
Schweiz. Zeitschrift für Ganzheitsmedizin Jg.19, Heft 5, Sept 07, S. 233: Glukosa-minoglukane effektiv bei Arthrose: Die klinische Bedeutung von Sulfat.
Schweiz. Zeitschrift für Ganzheitsmedizin Jg.19, Heft 3, April 07, S. 132-133: Glu-cosamin bei Arthrose: Sulfat ist entscheidend für die klinische Bedeutung.
Zeitschrift für Orthomolekulare Medizin, 2007; 1:6-10: Knorpelbausteine zur ortho-molekularen Behandlung degenerativer Gelenkerkrankungen.
Schweiz. Zeitschrift für Ganzheitsmedizin Jg.20, Heft 6, Okt 08, S. 320-321: Glucosa-minsulfat und Chondroitinsulfat: Synergistisch wirksam bei Gelenk beschwerden.
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