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Fleurs sauvages et prairies
fl euries pour nos pollinisateursGUIDE TECHNIQUE ET CHOIX DE MÉLANGES
Le monde des insectes est fascinant, tant par la diversité des espèces rencontrées que par les comportements qu'ils peuvent développer. Les insectes pollinisateurs ont ainsi évolué parallèlement au monde des végétaux, avec parfois des adaptations très spécifi ques voire intimes.
Cette diversité est malheureusement mal connue du grand public. Ainsi en Belgique ce ne sont pas moins de 369 espèces d'abeilles sauvages qui ont été répertoriées et qui jouent un rôle aussi essentiel que celui de l'abeille domestique en matière de pollinisation.
Mais force est de constater que ces
Aussi, les plus pessimistes pensent
espèces sont aujourd'hui de plus en
que la disparition des insectes pol-
plus menacées à cause notamment
linisateurs mènera rapidement à
de l'utilisation des pesticides, de la
celle de l'homme.
fragmentation des habitats ou bien encore de la disparition des fl eurs
Quoiqu'il en soit, il est temps de
sauvages et donc de leurs sources
prendre conscience de la nécessité
de nourriture.
de protéger ces ouvrières au service de l'humanité et d'agir en leur faveur
Cette situation n'est pas sans eff et
dans nos espaces verts et jardins.
sur les activités humaines de pro-duction. Les arboriculteurs et les
Cette brochure a donc pour objec-
maraîchers dépendent en grande
tif d'éclairer le grand public et les
partie de ces butineurs qui leur
agents techniques communaux sur
assurent de bonnes récoltes. On
l'intérêt de préserver la fl ore indi-
estime que 80% productions frui-
gène et de proposer des aménage-
tières et maraîchères, à travers le
ments favorables aux butineurs par
monde, dépendent directement la création de prairies fl euries com-des pollinisateurs.
posées d'espèces mellifères.
Quatre règles essentielles
Quatre points essentiels sont à prendre en compte pour l'aménagement et
la gestion des espaces verts en faveur de nos pollinisateurs. Des mesures qui
permettent de répondre ainsi à l'ambitieux programme du « Plan Maya »,
initié en Wallonie en 2011.
RÉDUCTION DES PESTICIDES
Il est souhaitable de réduire de manière drastique l'utilisation des
pesticides qui nuisent à la bonne santé des abeilles en les rendant plus sen-
sibles aux maladies ou en les exterminant de manière radicale.
FAVORISER LA DIVERSITÉ DES FLORAISONS
Retrouver des fl oraisons riches et variées grâce majoritairement à nos es-
pèces indigènes. Cette diversité de fl eurs assure un intérêt pour l'ensemble
des butineurs qui y trouveront leurs préférences. Elles sont naturellement,
et pour la plupart, nectarifères (plantes productrices de nectar) et/ou pol-
linifères (plantes productrices de pollen). Cette diversité de nourriture
contribue aussi à la bonne santé des abeilles en améliorant leur système
immunitaire.
Succisa pratensis (Ecowal Asbl)
Salix caprea (Ecowal Asbl)
3 UNE FLORAISON TRÈS LONGUE
Les fl oraisons doivent être abondantes et se succéder au fi l des saisons pour assurer un maximum de nourriture à nos pollinisateurs. Certaines cultures d'engrais verts, comme la phacélie, sont très appréciées des abeilles, mais la fl oraison ne dure qu'un mois.
Dans les milieux semi-naturels, les fl oraisons des arbustes indigènes se suivent, du printemps jusqu'au tout début de l'été. Viennent ensuite les fl orai-sons des plantes herbacées, certaines très tôt au printemps - el es complètent alors les fl oraisons arbustives - d'autres plus principalement en été et en fi n de saison. Elles succèdent aux fl oraisons de nos ligneux et assurent une nourriture abondante et variée à nos butineurs.
4 PRÉVOIR DES FLORAISONS PRÉCOCES ET TARDIVES
A la sortie de l'hiver, il est important d'avoir très vite les premières fl oraisons pour nourrir les insectes les moins frileux. Les saules (Salix caprea, Salix alba, .), le prunellier (Prunus spinosa), le cornouiller mâle (Cornus mas) ou bien encore le noisetier (Corylus avellana) sont des espèces arbustives relativement précoces. Les fl eurs à bulbes telles que le perce-neige (Galanthus nivalis), la jonquille (Narcissus pseudonarcissus) et la corydale (Corydalis solida) ou bien encore les violettes sauvages (Viola sp.) sont à ce titre également très intéressantes.
En fi n d'été et à l'automne les dernières fl oraisons apportent aux abeilles des réserves essentielles, riches en sucres et en protéines, pour passer la période hivernale. Ce sont alors les fl oraisons tardives du lierre (Hedera helix), de la Succise (Succisa pratensis), de la Verge d'Or (Solidago virgaurea) notamment, ou les repousses fl euries de quelques fl eurs d'été, qui ont été fauchées à la fi n du printemps, qui assurent cette fonction.
Les abeilles et leurs fl eurs préférées
Par rapport à leur morphologie, on peut regrouper les abeilles en deux groupes simplifi és : les abeilles à langue longue et les abeilles dites à langue courte. Selon cette caractéristique les abeilles préféreront une famille de plantes plutôt qu'une autre.
es pollinisa
Famille de fl eurs préférées par les
abeilles à
langue
dons et autr
ages, bour
e N°14 – Abeilles sauv
Famille de fl eurs
préférées par les
Ainsi, les abeilles à langue longue, telles que les bourdons, visitent des fl eurs aux corolles profondes. Elles parviennent à aller chercher le nectar au fond des ces fl eurs. Il arrive aussi, que les bourdons perforent, sur le côté, des infl orescences trop profondes pour atteindre le précieux breuvage. C'est habituellement le cas sur les fl eurs de la consoude (Symphytum offi
et sur les fl eurs de la saponaire (Saponaria offi
cinalis) appréciée des papillons
Opercule sur fl eur de consoude (Ecowal Asbl)
Bourdon se nourrissant à travers l'opercule (Ecowal Asbl)
A l'inverse, les abeilles à langue courte, visitent de préférence les infl ores-cences dont les corolles sont peu développées et où le nectar et le pollen sont très facilement accessibles.
Un rapprochement très intime
Certaines fl eurs et insectes ont évolué étroitement et s'infl uencent mutuellement. Tel est le cas des orchidées du genre Ophrys, dont la lèvre inférieure rappelle, par sa texture ou son dessin, le corps d'une abeille femelle. De plus, cette orchidée dégage également une phéromone proche de celle de l'insecte « copié ». Les mâles viennent alors « s'émoustiller » sur ce leurre pensant assurer la pérennité de l'espèce et pollinisent ainsi, bien involontai-rement, la fl eur de l'orchidée.
Andrena fl avipers sur Ophrys eleonorae. (Nicolas Vereecken)
Certaines espèces d'abeilles sauvages, tout aussi spécialisées, butinent exclusive-ment leurs espèces préférées au moment de la fl oraison et disparaissent ensuite. Leur cycle de vie, sous la forme adulte, est donc très court et synchronisé sur la fl oraison de leur plante hôte. Les nouvelles abeilles (la descendance) sortiront donc à la prochaine fl oraison de la plante hôte.
Colletes hederae spécialisée du lierre (Philippe Moniotte)
Anthidium manicatum, abeille spécialisée des Labiées
D'autres insectes butineurs, tel que les papillons, les syrphes ou les chrysopes dépendent des plantes sauvages. Ces derniers ont toute leur importance puisqu'ils jouent un rôle secondaire dans la pollinisation de nos fruits et légumes. Par ailleurs certains d'entre eux (coccinelles, syrphes, chrysopes…) jouent un rôle clé dans la lutte biologique en s'attaquant aux ravageurs.
Syrphe (Ecowal Asbl)
Piéride (Ecowal Asbl)
Des comportements variés
Il serait bien prétentieux de vouloir, en quelques lignes, décrire les diff érents
comportements de ces espèces tant ils sont riches. Si l'abeille domestique est
élevée en ruche et présente un comportement social (vie en groupe) comme
les bourdons, la plupart de ces insectes sont solitaires. Ils nichent dans le sol
(espèces terricoles), dans le bois (espèces xylicoles), dans des tiges creuses
(espèces caulicoles), dans des tiges à moelle (espèces rubicoles), dans de
vieux murs, voire même dans des anciennes coquilles d'escargots !
Hôtel à insectes présentant diff érentes niches à abeilles solitaires. (Ecowal Asbl).
Par ailleurs, chaque espèce transporte le pollen à sa manière. Si l'abeille domestique stocke ses récoltes dans des corbeilles situées sur la troisième paire de pattes, d'autres accumulent les grains de pollen dans leurs poils (brosse ventrale).
Les fl eurs sauvages : état des lieux
La diversité fl oristique a fortement régressé sur le territoire de la Wallonie comme dans la plupart des autres régions d'Europe. Trois causes princi-pales sont à noter :
L'AGRICULTURE
Il y a plusieurs milliers d'années, le développement de l'agriculture a permis
la diversifi cation des habitats. La forêt primaire, alors présente sur notre
territoire, a été fragmentée en une mosaïque de milieux ouverts tels que
des champs, des prairies, des vergers accueillant à leur tour de nouvelles
espèces de plantes.
Mais depuis la fi n du 19è siècle, l'agriculture s'est fortement intensifi ée avec
pour conséquence une perte importante de la biodiversité dans les espaces
les plus convoités par l'agriculture.
Cet appauvrissement de la diversité des espèces s'est encore aggravé avec l'apparition des produits chimiques.
Leur utilisation en grandes cultures a eu raison de la plupart des plantes de moissons (plantes messicoles) telles que la Nielle des blés (Agrostemma githago) ou bien encore le pied d'alouette (Consolida regalis).
Agrostemma githago (Ecowal Asbl)
Consolida regalis (Ecowal Asbl)
Les prairies ont également souff ert de cette intensifi cation. Jadis les agri-culteurs récupéraient leurs fonds de greniers à foin, riches en semences variées, pour créer de nouvelles prairies. Aujourd'hui ce n'est plus le cas, l'agriculteur se fournit directement auprès d'un semencier. Or ces mélanges conçus pour une production rapide et intense d'herbes avec le renfort d'engrais, présentent peu d'intérêt sur le plan écologique.
Prairie de haute valeur écologique – Commune de Jamoigne (Ecowal Asbl).
En Wallonie, c'est dans les régions agricoles les plus pauvres, aux sols peu propices à la culture, que l'on trouve encore une diversité intéressante de fl eurs sauvages.
La superfi cie couverte par les belles prairies fl euries semi-naturelles a été estimée, fi n 2010, à un peu plus de 3.000 ha. Mais ces prairies, riches en espèces, restent particulièrement menacées.
L'impact de l'agriculture sur la préservation de la nature est particulièrement important de par les surfaces qu'elle occupe sur notre territoire.
Superfi cie totale
1 690 326 km2
% superfi cie
de la Wallonie
Végétations arbustives
et/ou herbacéesVergers
Source : Carte d'Occupation du Sol de Wallonie (juin 2011).
Le développement des abords de grandes villes et l'urbanisation des villages se font aussi au détriment des prairies et des friches, où la nature avait encore droit de cité.
C'est probablement la seconde cause de la disparition de la biodiversité. Les jardins liés aux habitations se sont fortement appauvris au point de vue de la diversité fl oristique et se limitent bien souvent à une pelouse tondue trop fréquemment où la moindre herbe folle est arrachée ou pulvérisée.
LA GESTION INTENSIVE DES ESPACES VERTS ET BORDS DE
ROUTES
Les espaces verts publics et assimilés font encore trop souvent l'objet
d'une gestion intensive pour garder un sentiment de propreté. Les bords
de routes, où la fl ore des prairies a pu trouver refuge, ont été intensivement
fauchés voire pulvérisés pour lutter contre les « mauvaises » herbes.
Aujourd'hui, l'état de la biodiversité est tel qu'il faut développer des actions de restauration complémentaires à la mise en réserve de zones de grandes im-portances écologiques et reconstruire ainsi le maillage écologique. Le semis réfl échi de prairies fl euries et le fauchage tardif sont des mesures favorables au maintien de la bonne santé de nos butineurs et de la faune en général.
Les mélanges « prairies fl euries »,
soyons vigilants
LES MÉLANGES DE FLEURS ANNUELLES
Ces mélanges sont composés exclusivement d'espèces de fl
annuelles. Dans la nature, ces fl eurs aff ectionnent les terres nues telles que les cultures, travaillées annuellement. On les retrouve aussi fréquemment sur les terrains remaniés lors de travaux de génie civil.
Ce travail répétitif du sol est eff ectivement la condition pour le développe-ment de ces plantes qui ne supportent pas la concurrence des graminées et des autres vivaces.
Floraison
La fl oraison est souvent spectaculaire tant la couleur de ces fl eurs est géné-
ralement vive.
Les coquelicots (Papaver rhoeas, Papaver dubium), le bleuet (Centaurea cyanus), le chrysantème des moissons (Glebionis segetum) ou bien encore la nielle des blés (Agrostemma githago) – espèce disparue à l'état spontané en Belgique – et autres camomilles fl eurissent, la belle saison venue, pen-dant une période qui peut couvrir trois mois de l'année.
Ce type de mélanges peut donner des résultats très diff érents selon la date du semis. Ainsi, un semis d'automne ou un semis eff ectué très tôt au prin-temps sera plutôt favorable aux coquelicots qui apprécient un « coup de froid » pour bien germer. A l'inverse, le chrysanthème des moissons appré-
ciera les plus fortes chaleurs du mois de mai pour se développer. Aussi, la dominance de couleur peut être très diff érente avec un même mélange de fl eurs, selon la période du semis. Ce n'est donc pas la qualité de la semence qui est à mettre en cause, mais les conditions climatiques, au moment même du semis, qui infl uencent le résultat.
Cimetière à Neufchâteau (Ecowal Asbl)
Pérennité
Ce mélange a donc une pérennité limitée généralement à une année. Si le
sol reste relativement nu, on peut espérer une nouvelle fl oraison en seconde
année, mais celle-ci sera plus faible.
Il est donc vivement conseillé de semer annuellement ces mélanges, après
avoir retravaillé le sol, pour obtenir des fl oraisons bien denses.
Utilisation
Vu cette contrainte, ce type de mélange est à conseiller pour fl eurir des
surfaces plus modestes telles que des ronds-points ou des entrées de
villages. Ils assurent ainsi un fl eurissement champêtre fort apprécié du grand
public.
Dans les jardins et les parcs, ces mélanges peuvent également être utilisés
dans les parties les plus ensoleillées.
En mélange avec une céréale, ce mélange assure un intérêt écologique sup-plémentaire en apportant nourriture aux oiseaux granivores à la fi n de l'été.
Certaines initiatives sont prises dans ce sens, à plus
ou moins grande échelle, pour préserver les po-
pulations d'oiseaux liés notamment aux grandes
cultures telles que les linottes mélodieuses, les
bruants proyers,.
Rond-point à Tournai
(Ecowal Asbl)
LES MÉLANGES DE FLEURS PURES (SANS GRAMINÉE)
Ces mélanges sont constitués d'espèces annuelles, de plantes bisannuelles
et de vivaces.
La composition du mélange peut être très variable au point de vue des pro-
portions des diff érentes fl eurs. Certains mélanges sont composés d'une très
forte proportion de fl eurs annuelles. D'autres sont plus équilibrés.
Floraison
La fl oraison évolue d'année en année. Elle est dominée par les fl eurs an-
nuelles, l'année du semis, puis, dès la seconde année, apparaissent les fl orai-
sons des fl eurs bisannuelles et des vivaces.
Floraison de fl eurs annuelles et vivaces – Golf Overijse (Ecowal Asbl)
Pérennité
Ce type de mélange présente une pérennité de l'ordre de 3 à 5 ans selon
le résultat voulu. La deuxième année est certainement la plus diversifi ée au
point de vue du nombre d'espèces. Les annuelles sont encore présentes,
les bisannuelles et vivaces fl eurissent également. Ensuite, au fi l des ans, les
vivaces vont prendre le dessus et des graminées vont apparaître sponta-
nément. Le mélange évolue alors en prairie fl eurie et l'on pourra gérer cet
espace dans ce sens bien au delà de cinq ans pour autant que les grami-
nées, apparues spontanément, ne soient pas trop agressives.
Cet équilibre sera d'autant plus marqué sur les sols plus pauvres où les
graminées ne seront pas trop agressives par rapport aux plantes issues du
semis.
Par contre, pour les lieux de prestige, telles que les entrées de villes et vil-lages, les golfs, ., il faudra veiller à renouveler le mélange après trois ans pour revenir à une plus grande diversité de plantes et de fl oraisons. Pour ces sites en particulier, la proportion de fl eurs annuelles dans le mélange sera plus importante, de l'ordre de 50 à 60%.
Floraison en troisième année – Bellefontaine (Ecowal Asbl)
Utilisation
Outre les fl eurissements champêtres des villes et villages et des jardins, ce
type de mélange est utilisé pour soutenir la lutte biologique en production
fruitière ou maraîchère.
La composition des fl eurs est alors particulièrement étudiée pour attirer les insectes auxiliaires tels que les syrphes, les chrysopes, . Adultes, ces insectes se nourrissent du pollen fourni par les fl eurs sauvages, principalement de la famille des astéracées et de la famille des ombellifères ; des plantes aux fl eurs courtes, dont le pollen et le nectar sont très facilement accessibles pour ces insectes.
Ainsi, on attire effi
cacement les insectes utiles qui viendront alors pondre
leurs oeufs à proximité des colonies de pucerons qui serviront de nourriture aux larves.
Bande fl eurie attractive pour les auxiliaires en verger intégré (Ecowal Asbl).
LES MÉLANGES PRAIRIES FLEURIES
Les véritables mélanges prairies fl euries sont composés d'une forte base
de graminées et de plantes vivaces. Toutefois, certains mélanges peuvent
contenir une faible proportion de fl eurs annuelles. Ces dernières assurent
alors la fl oraison en première année et seront très vite remplacées par les
graminées et les fl eurs vivaces bien adaptées à ce milieu herbeux.
Attention, certains semenciers proposent des mélanges composés de gra-minées et de fl eurs annuelles exclusivement. Ce mélange ne tiendra qu'une seule année et n'est pas à considérer comme un mélange prairie fl eurie.
floraison
Si quelques fl eurs annuelles sont présentes dans le mélange, celui-ci fl eu-
rira assurément dès la première année du semis. Sinon, les plantes vivaces
vont s'installer progressivement. Certaines fl eurs d'été sont susceptibles de
fl eurir en fi n de saison, mais dans des proportions relativement faibles. En
seconde année, les fl eurs seront bien installées et l'on profi tera des fl orai-
sons dès le milieu du printemps jusqu'à la fi n de l'été.
Les fl oraisons se succèdent donc durant cette période avec des mises en
scènes de couleurs qui évoluent pendant la saison.
Seconde année, les vivaces remplacent les annuelles – Grand-Leez (Ecowal Asbl)
Première année, fl oraison des annuelles – Grand-leez (P. Colomb)
Pérennité
La pérennité de ce type de mélange est de longue durée pour autant que
celui-ci soit bien conçu à la base et que la mise en oeuvre et l'entretien de la
parcelle soient correctement réalisés.
Utilisation
Ce type de mélange, de part sa composition et sa pérennité peut être uti-
lisé sur des surfaces plus grandes et être proposé, par exemple, pour l'amé-
nagement écologique de plus grandes infrastructures telles que des abords
d'autoroutes, des tracés de TGV, la réhabilitation de carrières ou simplement
pour réduire les surfaces de tontes dans les parcs publics.
Des discours trompeurs
Dans le cadre d'aménagements dits écologiques ou favorables aux pollini-
sateurs, il faut être vigilant quant à la composition des mélanges. En eff et,
certains semenciers présentent toute une gamme de mélanges de fl eurs
composés en majorité d'espèces exotiques et de fl eurs horticoles.
Ces mélanges présentent peu d'intérêt pour la faune et peuvent même créer un leurre écologique. Les fl eurs, présentes dans ce type de mélange, sont souvent grandes ou doubles, et donc visuellement très attractives pour les insectes. Mais la production de pollen ou de nectar y est parfois relati-vement faible voire nulle ou inaccessible. Les pollinisateurs dépensent donc beaucoup d'énergie à visiter ces fl eurs sans pour autant en tirer beaucoup de nourriture.
Cosmos bipinnatus (Ecowal Asbl)
Bleuet double et bleuet sauvage (Ecowal Asbl)
Il faut donc être vigilant et s'assurer du caractère réellement mellifère mais aussi non invasif des espèces exotiques qui composent ces mélanges. Les exemples de plantes invasives ne manquent pas, tantôt sur une berge de cours d'eau (Balsamine de l'Himalaya, Renouée du Japon, .) tantôt sur des terres remaniées (Berce du Caucase, Sénéçon du Cap, .). Elles causent d'importants dégâts au niveau écologique, dans certains cas, elles sont nocives pour la santé et leur élimination est coûteuse et délicate.
Le Sénéçon du Cap (Senecio inaequidens) plante invasive qui se plait le long de nos autoroutes (Ecowal Asbl).
Techniques de mise en œuvre
Avant de présenter les techniques de semis, sursermis ou de repiquage, il est important de déterminer le potentiel botanique du terrain. En eff et, certaines pelouses plus anciennes et non traitées peuvent présenter une diversité de plantes à fl eurs non négligeable mais les tontes répétées empêchent de les voir fl eurir.
Il est dès lors recommandé d'observer dans l'herbe la présence, ou non, d'autres plantules présentes sous forme de rosettes. Il faut, il est vrai, être quelque peu connaisseur pour réussir l'exercice. Une solution plus simple consiste à ne pas tondre la parcelle que vous sou-haitez transformer en prairie fl eurie pour voir le potentiel de fl eurs s'expri-mer. Vous pourrez ainsi juger de la pertinence d'eff ectuer un semis de fl eurs sauvages.
LE SEMIS
Les fl eurs sauvages que l'on retrouve dans les prairies fl euries sont des es-
pèces de pleine lumière. Aussi, on choisira une situation la mieux exposée
possible pour bénéfi cier d'un maximum de fl oraison. Si la situation est plus
ombragée, alors il faudra choisir un mélange plus adapté à cette situation.
Les périodes de semis
Deux périodes sont recommandées pour eff ectuer les semis : avril à mai
et septembre à mi-octobre. Pour les régions au climat plus rigoureux, la
période de semis sera plus tardive (mai) au printemps et plus avancée en fi n
d'été (fi n août/début septembre).
Le semis d'arrière saison est à privilégier. Les températures sont encore fa-vorables et l'on est certain de bénéfi cier rapidement d'humidité pour le bon développement des plantules. De plus, on rencontre moins de problèmes d'adventices en semant à cette période.
La préparation du terrain
Dans la logique d'un aménagement écologique et pour éviter toute toxicité
sur la petite faune, on évitera l'usage d'herbicides pour la préparation du
terrain. Il faudra alors bien préparer le terrain pour limiter la repousse de
touff es d'herbes ou l'apparition d'adventices. Le faux semis est donc vive-
ment recommandé, particulièrement au printemps, et est expliqué ci-après.
La pelouse (ou la prairie) sera tondue très court, l'herbe sera immédiate-ment évacuée. Ensuite, il faudra retourner le sol et enfouir correctement les touff es d'herbes pour éviter qu'elles ne repercent trop facilement.
Une autre technique consiste à décaper préalablement la couche d'herbe et à évacuer les déchets. Cela peut s'envisager pour des surfaces modestes, mais cela devient peu réaliste pour des aménagements plus conséquents.
Déplaqueuse de gazon (P. Colomb)
Ramassage des rouleaux de gazon (Ecowal Asbl)
Après cet enfouissement, le sol sera travaillé très fi nement. Les mottes d'herbes qui resteraient en surface ou les éventuels rhizomes seront soigneusement enlevés.
Fraisage du sol (Ecowal Asbl)
Ensuite, on laissera reposer le sol pendant deux à trois semaines maximum. Pendant cette période, les semences présentes dans la terre (adventices) vont germer.
Un second travail du sol, superfi ciel – quelques centimètres de profondeur tout au plus – suivra alors et permettra d'éliminer ces jeunes plantules. Le sol sera par la même occasion correctement nivelé pour accueillir le semis du mélange choisi.
Second travail superfi ciel du sol (Ecowal Asbl)
Le semis
La densité de semis des mélanges « prairies fl euries »
est assez légère par rapport aux gazons classiques.
Aussi, il est vivement recommandé de mélanger
les semences à du sable de rivière (sable du Rhin)
sec. Cette façon de procéder permet aussi une
meilleure répartition des semences sur le sol.
Les semences sont mélangées
à du sable de rivière (Ecowal Asbl)
Le semis sera réalisé en surface ; en aucun cas les semences ne doivent être enfouies dans le sol. Les graines seront répandues à la volée et la surface sera ensuite correctement roulée pour bien mettre en contact les semences avec le sol.
Semis à la volée (Ecowal Asbl)
Les semences restent en surface. (Ecowal Asbl).
Aucun amendement ne doit être apporté à ce type d'aménagement.
Après le semis, il faudra veiller à arroser régulièrement si le climat est sec.
Cette technique de préparation du sol et de mise en place du semis est
commune à tous les mélanges « prairies fl euries » décrits précédemment.
Bien évidemment, selon la surface à aménager et le type de matériel dont on dispose, cette préparation sera manuelle (bêche, râteau, fourche croc,.) ou mécanique (motoculteur ou tracteur muni d'une fraise ou d'un enfouis-seur de pierres, rotative, .).
2 LE SURSEMIS
Lorsque le terrain présente déjà un certain potentiel de fl eurs sauvages, nul besoin de détruire la végétation et d'eff ectuer tout ce travail préparatoire. On peut appliquer la méthode mise au point par l'auteur de ces lignes.
Après avoir laissé pousser l'espace fl euri jusqu'en septembre, on eff ectue un fauchage très ras, suivi par l'évacuation du foin. Ensuite, dans la foulée, la surface sera soigneusement scarifi ée, de manière croisée, pour ouvrir le feutrage provoqué par les graminées et travailler très superfi ciellement le sol. Les déchets de la scarifi cation seront à leur tour évacués.
Après ce travail, des semences de fl eurs vivaces, à germination rapide, seront semées à travers la végétation restante et les espaces dénudés par le travail préparatoire.
Au printemps qui suit le sursemis, il faudra veiller à tondre deux à trois fois la zone avant la fi n juin pour éviter que les plantes spontanées n'étouff ent les jeunes plantules issues du sursemis. Cet entretien n'aura lieu qu'au printemps qui suit le sursemis. Ensuite, on revient à la gestion classique des prairies fl euries par fauchage tardif.
Résultat du sursemis avec 2 ou 3 tontes au printemps
Sans entretien printanier,
(Ecowal Asbl)
les plantules sont étouff ées par la végétation spontanée (Ecowal Asbl).
Il est évident que ces tontes, nécessaires, vont limiter la fl oraison en première année. Mais par la suite toutes ces espèces ajoutées vont se confondre avec la végétation en place et apporter leur diversité de fl oraison.
La technique du sursemis est d'autant plus effi
cace à mettre en place quand
la prairie de départ est dégradée. Dans une pelouse très dense, l'implantation des nouvelles espèces est plus délicate.
Repiquage de plantes en pots (F. Looze)
3 LE REPIQUAGE DE PLANTES EN POTS
Certaines fl eurs sauvages ont naturellement une germination plus capri-cieuse. Aussi, il est possible de se procurer ces plantes, cultivées en godets, dans des pépinières spécialisées et compléter ainsi la palette végétale de la prairie fl eurie.
La mise en place de ces pots dans la prairie fl eurie se fera également en arrière saison, après avoir faucher la parcelle et avant les premiers gels.
Si le sol est riche, il est également conseillé d'eff ectuer une tonte de prin-temps pour limiter la concurrence des plantes spontanées vis-à-vis des nou-velles venues.
Pour un meilleur résultat visuel, il est recommandé de planter plusieurs plantes de la même espèce en taches bien denses ; 7 à 9 plantes par mètre carré.
Techniques d'entretien
Celles-ci diff èrent quelque peu en fonction du type de mélange utilisé et de
l'eff et recherché.
1 MÉLANGE DE FLEURS ANNUELLES
Après la fl oraison, la végétation sera fauchée et évacuée. Il est préférable de laisser sécher la végétation sur pied avant de faucher pour permettre aux semences de tomber sur le sol. Celui-ci sera ensuite retravaillé pour facili-ter la bonne germination des nouvelles semences. Pour obtenir une bonne fl oraison, il est recommandé d'ajouter de nouvelles semences d'annuelles à celles tombées sur le sol.
MÉLANGE DE FLEURS PURES
Après la fl oraison, la végétation sera fauchée et évacuée. Il est préférable de
laisser sécher la végétation sur pied avant de faucher pour permettre aux
semences de tomber sur le sol. Cette opération sera renouvelée annuelle-
ment jusqu'à la prochaine décision de semis, après trois ou cinq ans. Le sol
sera alors remis à nu pour renouveler l'opération et récupérer la diversité
initiale.
3 MÉLANGE PRAIRIES FLEURIES
Dans le cas d'une prairie fl eurie, plusieurs méthodes de gestion peuvent être mises en place.
Un fauchage annuel
La gestion la plus simple consiste à faucher une fois par an la végétation,
en septembre. Le fauchage sera court et le foin sera ramassé et évacué.
Toutefois, si l'intervention est limitée à une seule opération, elle présente
quelques inconvénients.
Sur les sols plus riches, la hauteur de la végétation pourra atteindre 80 cm.
Lors de fortes pluies ou grands vents, cette végétation risque alors de se
coucher rendant l'aspect de la prairie moins intéressant et sa gestion plus
diffi
D'autre part, les graminées fl eurissent en juin/juillet et fanent au milieu de l'été. L'aspect de la prairie évolue aussi et peut rappeler un état de friche. Sur le plan écologique, la prairie est fort intéressante, mais sur le plan pure-ment esthétique, cela peut être sujet à remarques.
deux fauchages par an
Pour éviter ces désagréments, on peut faucher deux fois la prairie fl eurie.
Une première fois fi n juin, à +/- 8cm de hauteur et une seconde fois fi n
octobre. Chacun de ces fauchages sera suivi par l'évacuation du foin.
En opérant de la sorte, on garde une végétation plus basse et l'aspect
« vert » des graminées, mais sur le plan écologique l'intérêt de la prairie
pour les pollinisateurs est quasi nul pendant la période d'été. Les fl oraisons
réapparaîtront seulement fi n août pour s'étendre jusqu'à la fi n octobre.
Un fauchage dit « en mosaïque »
Voilà probablement le compromis d'entretien à privilégier pour ce type de
mélange. La gestion consiste donc à faucher une partie (un tiers, à +/- 8cm
de hauteur) de la prairie fl eurie en juin. Idéalement on choisira la partie la
plus proche d'une pelouse ou d'un chemin d'accès. Ainsi on crée un gradient
24 de végétation entre la pelouse rase et la prairie fl eurie.
Fin octobre, la prairie fl eurie sera fauchée sur son entièreté, plus court (5 cm maximum).
Eventuellement, une zone de la prairie ne sera pas fauchée du tout avant l'hiver. Cette zone de végétation fanée peut en eff et abriter la petite faune en hiver. Des hérissons peuvent trouver refuge dans une boule de végéta-tion. À même le sol, des insectes profi tent des tiges creuses de certaines ombellifères pour se protéger des rigueurs de l'hiver, certaines chrysalides de papillons sont attachées à la végétation herbacée dans l'attente de meil-leures températures et des oiseaux granivores y trouvent encore quelque nourriture pendant la mauvaise saison.
Fauchage en mosaïque (Ecowal Asbl)
Cette technique permet d'obtenir une seconde fl oraison (regain) qui apportera la nourriture nécessaire aux pollinisateurs pour se constituer des réserves pour l'hiver.
Un entretien annuel est obligatoire au risque de voir disparaître très vite les fl eurs, étouff ées par l'accumulation des feuilles des graminées. Après chaque fauchage, il faut aussi veiller à enlever le foin coupé pour éviter d'enrichir le sol ou d'étouff er les jeunes plantules sous son accumulation.
Mauvais entretien, les jeunes plantules sont étouff ées par les graminées (Ecowal Asbl)
Cette exportation du foin va avoir pour conséquence un appauvrissement progressif de la richesse du sol, au profi t d'un bon équilibre de la végétation. En eff et, sur les sols riches la diversité des plantes est réduite à quelques espèces, dites nitrophiles. Lorsque le sol est moyennement riche à pauvre, on retrouve alors une grande quantité de fl eurs diff érentes qui se main-tiennent au sein de graminées légères.
SUIVI LORS DE LA PREMIERE ANNEESi malgré toutes ces précautions, des adventices prenaient le dessus, juste après le semis, il est conseillé de réagir vite dans la saison et de tondre (ou faucher) à une dizaine de cm pour remettre en lumière les jeunes plantules.
Cela peu notamment se produire lors d'une longue période de temps sec, après le semis. Les semences restent en attente de bonnes conditions, mais des adventices se développent et peuvent, s'il n'y a pas de suivi, prendre de l'avance sur le semis et étouff er les futures jeunes plantules.
Cette technique fonctionne particulièrement bien pour toutes les adven-tices de type annuelles comme les chénopodes.
SUIVI A LONG TERMESi d'autres plantes indésirables de type vivace se développaient, comme des chardons ou des rumex, il faudrait alors s'armer de patience et les retirer le plus rapidement possible pour limiter leur implantation.
Dans les années qui suivent la mise en place et en cas de développement anarchique de nombreuses adventices, la technique du sursemis peut être mise en œuvre.
Des initiatives qui vont dans le bon sens
MESURES AGRI-ENVIRONNEMENTALES
Des actions sont menées pour préserver les prairies de haute valeur écolo-
gique, notamment dans le cadre des mesures agri-environnementales. Des
scientifi ques déterminent alors les modes et périodes de gestion de ces
prairies pour qu'elles conservent tout leur intérêt.
Les agriculteurs ont également la possibilité d'implanter des tournières le long de leurs champs. Encadrés par des conseillers, ils s'engagent pour une durée de cinq ans à entretenir des bandes fl euries semées ou des bandes à céréales, plus extensives, comprenant des fl eurs des champs.
Des groupes d'experts, de diff érentes universités, suivent également l'im-pact des ces aménagements sur les insectes et les oiseaux. Les résultats sont particulièrement encourageants.
Bande fl eurie en bordure de champ. Les hirondelles y trouvent de la nourriture à profusion. (Ecowal Asbl)
En France, pour sensibiliser les agriculteurs, un concours des plus belles prairies fl euries est organisé annuellement dans les Parcs naturels régionaux et les Parcs nationaux en collaboration avec la Chambre d'Agriculture et les syndicats d'Apiculture.
Des produits issus de ces espaces préservés sont mis en avant sur le marché ; ce qui a pour but de valoriser le travail respectueux de l'agriculteur.
Gelée produite à partir des prairies de haute valeur écologique. (Ecowal Asbl)
En Angleterre, on revient aussi à des prairies plus diversifi ées en espèces. Ces fl eurs sauvages apportent leurs compléments en minéraux et oligo-élé-ments pour la bonne santé des animaux (bétails, chevaux,.).
2 FAUCHAGE TARDIF
Dans le cadre de l'Année européenne de la Conservation de la Nature de 1995, le Service public de Wallonie a lancé une action pilote de fauchage tardif en vue de préserver la vie sauvage des bords de routes communales. Aujourd'hui, ce ne sont pas moins de 75 % des communes wallonnes qui ont adhéré à cette convention. Une équipe de scientifi ques de la Direction de la Conservation de la Nature encadre ces communes partenaires et visite régulièrement les talus pour en améliorer encore le plan de gestion.
Talus communal en fauchage tardif – Ittre (Ecowal Asbl)
Les relevés botaniques montrent que, sur l'ensemble du territoire wallon, 50% des espèces de la fl ore indigène se retrouvent en bords de voiries, avec parfois des espèces protégées.
La surface totale des talus et accotements soumis à cette gestion diff éren-ciée atteint aujourd'hui les 4.400 HA !
Talus autoroutier en fauchage tardif. E411. (Ecowal Asbl)
Une tonte moins fréquente ou moins rase des pelouses permet également la fl oraison de petites espèces adaptées à cette végétation plus courte. La brunelle (Prunella vulgaris), les trèfl es (trifolium sp.), la porcelle (Hypochoeris radicata) et autres léontodons (Leontodon hispidus) pourront alors fl eurir quelques jours, entre les diff érentes coupes, et procurer également de la nourriture aux butineurs.
AMENAGEMENT REFLECHI DES ESPACES VERTS
La gestion diff érenciée est un concept qui nous vient principalement de
l'expérience menée par la Ville de Rennes depuis plus de quinze ans. Il
s'agit de défi nir des zones de priorité d'intervention. Ainsi, c'est dans les
centres urbains que la gestion sera la plus lourde et donc la plus coûteuse.
Plus on s'éloigne des zones de grande fréquentation et plus la gestion des
espaces verts et bords de routes sera douce ; les interventions y sont moins
fréquentes.
Prairie fl eurie et hôtel à insectes – Ville de Wavre (Ecowal Asbl)
Cette approche, plus respectueuse de l'environnement, nécessite une
bonne information du public. Elle est moins coûteuse pour les communes et
permet de mieux gérer le calendrier d'interventions du personnel technique.
En Wallonie, un Pôle wallon de Gestion diff érenciée, soutenu par le SPW,
vous conseille sur une gestion de votre espace vert, plus respectueuse de
la nature, de l'environnement et de l'homme. Que vous soyez gestionnaire
d'espace vert ou simple citoyen, vous trouverez plus d'informations sur le
site internet suivant :
http://www.gestiondiff erenciee.be
Parc d'activités économiques à Bastogne (Ecowal Asbl)
Dans le cadre de nouveaux aménagements, le type de plantation et le choix des végétaux seront réfl échis en fonction de la situation. Les végétaux qui nécessitent le plus grand soin seront utilisés dans les centres urbains, là où les interventions se doivent d'être plus fréquentes. Dans les espaces secon-daires, la fl ore indigène sera privilégiée.
Nouveau bassin d'orage au Parc ECOLYS - Rhisnes (Ecowal Asbl)
Les mentalités évoluent aussi dans les espaces verts privés tels que les abords d'entreprises et les jardins. La tendance est aujourd'hui de créer des jardins plus proches de la nature, bien que cette nature reste contrôlée. Mais cela n'est pas la tendance générale ; il reste encore à convaincre beaucoup de jardiniers amateurs du bienfait de nos sauvageonnes.
Jardin « nature admise » (Ecowal Asbl)
En ville, les prairies fl euries se conçoivent maintenant sur les toitures. En fonction de la charge supportée par la structure, l'épaisseur du substrat pourra être plus ou moins important.
A partir d'une dizaine de centimètres, d'autres fl eurs sauvages pourront compléter les tapis d'orpins (Sedum sp.).
PROGRAMME DE MULTIPLICATION DE FLEURS SAUVAGES D'ORIGINE
REGIONALE
En 1995, à l'initiative du Laboratoire d'Ecologie des Prairies - de l'Université
catholique de Louvain et avec le soutien de la Direction de la Conservation
de la Nature et des Espaces Verts de la DGO3 -
un programme de récoltes de semences et de
plantes de fl eurs sauvages a été mis en place.
Le prélèvement des origines se fait princi-
palement en Wallonie, mais aussi dans
les régions limitrophes comme le Nord
de la France et le Grand-Duché de
Luxembourg.
Des cultures de collections ont été
mises en place à Corroy-le-Grand.
Chaque espèce a été idéalement
récoltée dans les trois principales ré-
gions phytogéographiques de la Wallo-
nie, à trois endroits diff érents et éloignés.
Ce sont donc neufs origines de plantes, par
30 espèce, qu'il faut maintenir dans les collections.
Aujourd'hui, c'est l'asbl ECOWAL (
http://www.ecowal.be) qui a en charge
de mener à bien cet ambitieux programme. Ces collections nécessitent un
suivi et un entretien réguliers. De nouvelles espèces, et origines, viennent
compléter chaque année la collection.
Si l'accent a été mis prioritairement sur les fl eurs sauvages de prairies, d'autres espèces font également l'objet d'une grande attention. C'est no-tamment le cas de la fl ore des moissons, de certaines plantes de milieux ombragés, de terrains secs ou de berges de cours d'eau.
Pas moins de 150 espèces sont concernées.
Des collaborations sont également établies entre l'asbl et le Conservatoire Botanique national de Bailleul (France), le Conservatoire des sites naturels de Hautes Normandie (France), ainsi que d'autres centres de recherches universitaires.
Outre la gestion des collections, l'asbl a pour objectif de former les ouvriers communaux et les architectes paysagistes à l'aménagement et à la gestion des espaces verts en faveur de la biodiversité.
Formation des ouvriers communaux – GAL Pays des Condruses (Ecowal Asbl).
Vers un fl eurissement raisonné
A côté de ces aménagements « naturels », des actions favorables aux polli-
nisateurs peuvent également être menées dans le cadre d'un fl eurissement
plus traditionnel.
Ainsi, dans les centres urbains ou les plates-bandes des jardins, toute une série de fl eurs horticoles peuvent apporter une source de nourriture pour les insectes. Ces variétés horticoles sont à utiliser dans ce contexte urbain précis et non pas sous un discours de conservation de la biodiversité.
Abeille domestique sur Echinaceae purpurea. (Ecowal Asbl)
On privilégiera aussi les fl eurs vivaces et les aménagements de pleine terre bien plus économes en énergie et en eau. Un paillage judicieux permettra de limiter encore les besoins en eau et limitera les interventions de désherbage.
Calamintha nepeta (P .Colomb)
Papaver somniferum (Ecowal Asbl)
Une liste non exhaustive de plantes horticoles mellifères est reprise ci-dessous. Elle tient compte de plantes exotiques ou horticoles qui ne constituent pas un risque de dissémination dans la nature
Un second tableau présente quelques espèces de fl eurs sauvages qui s'accordent particulièrement bien aux variétés horticoles dans le cadre du fl eurissement.
er les plantes invasives et lutter contre celles-ci
Fleurissement champêtre à Suxy. (Ecowal Asbl)
LISTE NON EXHAUSTIVE dE PLANTES EXOTIQUES ET HORTICOLES
PRéSENTANT UN INTéRÊT MELLIfèRE
Nom français Exposition
Hauteur floraison Couleur(s)
Rose trémière Soleil
Eupatorium sp. Eupatoire
Les variétés des groupes cannabinum et maculatum sont les plus intéressantes pour les butineurs.
Sedum
Rudbeckia sp.
Geranium sp.
Il existe de nombreuses variétés de Geranium vivaces. Certaines variétés présentent peu d'intérêts pour les pollinisateurs. C'est le cas de Geranium Rozanne à la très longue fl oraison. Les variétés macrorhizum et Cantabriginense, à la fl oraison printa-nière, sont intéressantes et couvre-sols
Narcissus sp.
QUELQUES ESPèCES SAUVAGES QUI PEUVENT ACCOMPAGNER dES
PLANTES HORTICOLES EN MASSIfS
Nom français Exposition
Hauteur floraison Couleur(s)
rapunculoides feuille d'ortie
salicariaEupatorium
Auteur : Pascal Colomb.
Comité de lecture : Julie Defalque, Philippe Duchêne, Catherine Hallet, Catherine
Hauregard, François Gabriel, Arnaud Stas, Eve Boidron, Pascal Colomb.
Bibliographie
• Michaël Terzo et Pierre Rasmont, « Abeilles sauvages, bourdons et autres insectes
pollinisateurs » - Les Livrets de l'Agriculture N° 14 - SPW/DGA
• H. Bellemann, « guide des abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d'Europe ».
Delachaux et Niestlé éd. Paris, 1999.
• A. Peeters, « Prés fleuris et autres mélanges de fleurs sauvages », Ed. Ulmer, 2010.
• P. Colomb, « Fleurs sauvages et Prairies fleuries - Mode d'emploi » - Service
Environnement de la Province de Brabant Wallon
• P. Colomb, David Becker et A. Peeters, « Le programme « Ecotype » : récolte et pro-
duction de semences de plantes sauvages d'origine contrôlée pour la restauration de sites. Les Naturalistes belges N° 84, 2003.
• A. Mertens de Wilmars, E. Bruneau, M. Evrard « Aménagements fleuris pour l'abeille » - CARI, 1989.
• Serge Gadoum, Michaël Terzo et Pierre Rasmont, « jachères apicoles et jachères
fleuries ». Le courrier de l'Environnement de l'INRA N° 54. Sept. 2007.
• A. Jacob-Remacle, « Abeilles et Guêpes de nos jardins ». 1989• A. Jacob-Remacle, « Abeilles sauvages et pollinisation », 1990• F. Naveau, « La vie sauvage emprunte aussi nos routes », SPW/DGARNE. 2003.
• Anonyme, « Le plan Maya », SPW / DGARNE. 2012.
Sites internet des asbl
ECOWAL : www.ecowal.be
CARI : www.cari.be
APIS BRUOC SELLA : www.apisbruocsella.be
GIREA : www.girea.be
CNB : www.cercles-naturalistes.be
NATAGORA : www.natagora.be
NATURE ET PROGRèS : www.natpro.be
PôLE dE GESTION dIfféRENCIéE : www.gestiondifferenciee.be
Pour en savoir plus
Atlas hymenoptera : www.atlashymenoptera.net
Entomopix : www.entomopix.eu
Herbier photographique : www.kuleuven-kulak.be/bioweb/?page=guide&lang=fr
Biodiversité en Wallonie : http://environnement.wallonie.be
Lutte contre les espèces invasives : www.alterias.be
SPW I éditions, Bonnes Pratiques
Direction des Espaces verts du Département
Publication gratuite, janvier 2013
de la Ruralité et des Cours d'eau (DRCE)
N° de dépôt légal : D/2013/11802/07
Tél. : 081 33 50 50
Editeur responsable : Claude Delbeuck,
DIRECTION GÉNÉRALE OPÉRATIONNELLE DE L'AGRICULTURE,
DES RESSOURCES NATURELLES ET DE L'ENVIRONNEMENT
Avenue Prince de Liège 15, 5100 JAMBESImprimé sur papier recycléTél. vert du Service Public de Wallonie: 0800 11 901www.wallonie.be
Cette brochure a pour objectif de vous aider, jardiniers amateurs et agents communaux, à créer un environnement accueillant pour les insectes pollinisateurs.
Plus particulièrement, vous y trouverez des conseils précieux pour aménager une prairie fleurie selon les particularités de l'espace à fleurir, la nature de votre sol, les objectifs poursuivis. Elle constitue également une aide précieuse au choix des mélanges, semences ou plants mellifères. Bonus, vous découvrirez les particularités plutôt surprenantes de certains de nos pollinisateurs.
DIRECTION GÉNÉRALE OPÉRATIONNELLE
DE L'AGRICULTURE, DES RESSOURCES NATURELLES ET DE L'ENVIRONNEMENT
Source: http://college.psc-reims.fr/claroline/backends/download.php?url=L1RoZW1lNC9TdWpldHMvQmlvZGl2ZXJzaXRlL3ByYWlyZXNfZmxldXJpZXNfZnIucGRm&cidReset=true&cidReq=SVT3
BALKAN-SAT 2006, First Scientific Conference With International Participation ANOMALOUS NATURAL AND ANTROPOGENIC INFLUENCES AND PHENOMENA 27-28 October 2006, Skopje, Macedonia THE CONNECTION BETWEEN THE SEISMIC ACTIVITY AND GEOTHERMAL ENERGY ON THE TERRITORY OF R. OF MACEDONIA 1. D-r. Stojan Velkoski 2. D-r. Georgi Kotevski
Obra Social del Personal de la Industria Ladrillera a Máquina OBRA SOCIAL DEL PERSONAL DE LA INDUSTRIA LADRILLERA A MAQUINA O. S. P. I. L. M. Presentamos a todos los beneficiarios de O.S.P.I.L.M. la Cartil a Prestacional Edición 2014. La Obra Social del Personal de la Industria Ladril era a Máquina, brinda todas las prestaciones incluidas en el P.M.Ovigente con las modificaciones que puedan establecerse. Este hecho surge como resultado de haber analizado el